Signature de la Charte du cœur

Madame la Présidente de l’association RMC-BFM, chère Isabelle WEIL
Monsieur le Directeur général du groupe KLESIA, cher Christian SCHMIDT de la BRELIE,
Mesdames et messieurs les signataires,
Mesdames, Messieurs,

Je suis heureuse de vous accueillir au ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social pour la signature de la charte du cœur. Nous partageons ici une même conviction : les questions de santé au travail sont extrêmement importantes. Elles sont l’affaire de toutes et tous. Chacun dans l’entreprise à un rôle à jouer. Les entreprises ont évidemment une responsabilité en la matière mais plus largement c’est l’ensemble des personnels qui est concerné. Parce que nous devons être attentifs et vigilants pour prévenir les risques, quels qu’ils soient – et notamment ceux liés aux maladies cardiovasculaires.

Votre engagement est exemplaire et je veux le souligner. Vous êtes aujourd’hui plus de 60 entreprises à rejoindre cette charte et à vous engager concrètement.

Vous le savez, chaque année en France, c’est près de 50 000 personnes qui meurent d’un arrêt cardiaque extrahospitalier. Et les chances de survie lors d’une attaque sont très faibles : peu de victimes réussissent à s’en sortir.

Ces chiffres m’interpellent. Ils nous interpellent tous. Ils sont mêmes alarmants parce que nous savons aujourd’hui prévenir les risques d’accidents cardiaques et nous sommes en capacité de sauver plusieurs milliers de vies..

La charte du cœur porte cette ambition en faveur d’une mobilisation collective, notamment au sein de l’entreprise. Cette mobilisation se traduit par plusieurs actions.

La première, est la sensibilisation sur la prévention des risques. Les entreprises peuvent être de puissants relais d’information auprès de leurs salariés souvent mal informés. Comment ? En faisant prendre conscience que ces risques existent et que dans le même temps, nous pouvons les prévenir et les combattre. Il s’agit par exemple d’encourager les collaborateurs à exercer une activité physique régulière et à se nourrir sainement.

La deuxième action, c’est la formation aux gestes de premiers secours. Quand un accident survient, il faut savoir dépasser la peur et le stress pour agir rapidement et efficacement. Nous savons combien il est difficile d’avoir le bon réflexe lorsqu’un drame survient à côté de soi. La panique, la peur de mal faire. Le geste qui sauve n’est pas un geste qui s’improvise. Il n’est pas inné. Il s’apprend. Voilà pourquoi il est important de proposer des formations qui permettent d’acquérir les bons réflexes. Car ces réflexes peuvent un jour sauver une vie.

La troisième action, c’est l’installation de défibrillateurs au sein des entreprises. Là encore, ces appareils peuvent considérablement accroître les chances de survie lors d’un accident cardio-vasculaire. Les entreprises qui souhaitent en installer peuvent compter sur les médecins du travail pour les aider à positionner au mieux l’appareil par exemple et à utiliser une signalétique adaptée pour les rendre visible.

Par ces trois actions, vous vous engagez concrètement dans une démarche de santé publique. C’est aussi à mon sens un double-engagement social et citoyen. C’est une démarche responsable et je vous en remercie.

Parce qu’il s’agit bien de responsabilité. Nous sommes tous responsables devant ces risques. Chaque employeur est aujourd’hui responsable et possède les marges de manœuvre suffisantes pour agir au plus près des réalités de l’entreprise. C’est ce que vous démontrez en signant cette charte et j’espère que de nombreuses autres entreprises suivront cet engagement.

Nous partageons une vision. Cette vision, c’est celle qui est défendue dans le plan santé au travail 2015-2019, partagée par l’Etat et les partenaires sociaux. Le rapport IGAS de 2014 sur « l’articulation entre santé au travail et santé publique » insistait précisément sur l’importance de prévenir les risques cardiovasculaires au travail. Voilà pourquoi le plan santé au travail vise à faire de la prévention des risques une priorité, en rupture avec une approche qui fait prévaloir la réparation.

L’engagement de l’association RMC/BFM démontre que cette démarche est la bonne !

Regardons ensemble les résultats : 120 000 défibrillateurs installés en France en 2013 contre 5000 en 2008, 80 000 personnes sensibilisées au massage cardiaque pour 3 500 vies sauvées et 7% de taux de survie en 2013 contre 1300 et 2,3% en 2008.

Ensemble nous pouvons agir pour que le nombre de victimes diminue, pour réussir à prévenir les accidents par la prévention et réussir à ce que les entreprises agissent pleinement pour un mieux-être au travail et donc d’une meilleure santé des salariés de leurs entreprises.

Je vous remercie.