Les entretiens de la formation professionnelle

Discours de François REBSAMEN

Monsieur le Président du Groupement des Acteurs et Responsables de Formation (GARF),
Mesdames et messieurs les membres du réseau,

Je me réjouis de venir ouvrir votre colloque, un colloque « dans le monde d’après », après la réforme de la formation professionnelle.

Votre association a un rôle majeur dans le succès de cette réforme. Riche de 800 membres, tous des experts de la formation dans leur domaine d’activité, elle est le lieu privilégié ouvert aux échanges théoriques transversaux et aux partages des expériences concrètes.
En effet votre association mène une action complète sur tous les leviers d’excellence en matière de formation :
- promotion des dispositions qui améliore le système de formation qu’elle soit initiale ou continue.
- développement de la qualité de ces formations
- veille pour anticiper sur les évolutions en matière de développement des compétences et enfin développement des liens et des échanges de pratiques à l’international.

Tous vos travaux menés en lien étroit avec les OPCA, la Fédération de la formation professionnelle, l’AFPA, l’ANACT, Centre INFFO, et l’ANDRH sont reconnus au niveau territorial, national et international.

Vos entretiens d’aujourd’hui illustrent parfaitement votre capacité à mobiliser tous les acteurs de la formation pour réfléchir ensemble sur la mise en œuvre de la loi du 5 mars 2014.

Il est des réformes techniques, des ajustements à la marge, des paramètres qui bougent… et il est des réformes de société. Celle-ci en est une.

A ce jour (si proche du 1er anniversaire de l’ANI, le 14 décembre), 21 textes réglementaires ont été publiés.
- la mise en œuvre du CPF,
- celle du conseil en évolution professionnelle,
- l’évolution des missions des OPCA et du fonds paritaire,
- des aménagements concernant la VAE ou les périodes de professionnalisation

Ont également été publiés l’ensemble des textes sur les nouvelles instances de consultation et de gouvernance (CNEFOP, CREFOP), mais également COPANEF et COPAREF (instances nationales et régionales des partenaires sociaux). Le nouveau paysage est quasiment en place.

Et chacun va devoir et pouvoir se saisir des nouvelles opportunités.
- les salariés et les demandeurs d’emploi, d’abord, qui grâce au compte personnel de formation et au conseil en évolution professionnelle seront désormais davantage maîtres de leur parcours de formation. C’est une petite révolution !
- Les régions, les branches professionnelles et les partenaires sociaux qui vont désormais pouvoir travailler ensemble à la mise en œuvre de projets communs et ambitieux, au plus près des territoires
- mais aussi les organismes de formation, qui devront faire évoluer leur offre de formation pour profiter des nouvelles opportunités offertes par la réforme.
- enfin, les employeurs. la disparition de l’obligation du 0,9, les responsabilise vis-à-vis de leurs salariés, et va les amener à rechercher une plus grande efficacité économique de la formation
.
Désormais, la politique de formation professionnelle repose sur quatre piliers
- Des droits pour tous les actifs.
- La formation vue comme un investissement pour les entreprises.
- Une liaison très étroite entre emploi et formation.
- la possibilité d’abondements spécifiques pour les publics les plus en difficulté.

Les déploiements vont se succéder. Le site du compte personnel de formation sera opérationnel le 5 janvier prochain, le portail l’est déjà depuis la semaine dernière.

Il faut mesurer la portée de cette avancée : le compte personnel de formation va suivre la personne tout au long de sa vie active, même dans les situations de transition professionnelle ou de recherche d’emploi ! Il permet donc de dépasser l’emploi, de ne pas s’interrompre avec lui, d’être toujours là. Et c’est bien cela qui compte : pouvoir agir et intervenir sur sa carrière.

Deux autres outils de la réforme vont constituer des opportunités importantes pour tous les actifs :
- Dans l’entreprise, les entretiens professionnels, tous les deux ans, permettront au salarié d’étudier ses perspectives d’évolution avec son employeur.
- Et le conseil en évolution professionnelle donnera accès à un accompagnement renforcé pour travailler son projet.

Mais surtout, et je voudrais conclure sur ce point, la réforme réussira si elle aboutit à faire de la formation un vrai enjeu de dialogue social dans l’entreprise. Elle a été élaborée dans cette optique.
C’est à vous, acteurs, formateurs, prescripteurs… de vous en emparer et de la faire vivre dans cet esprit et dans cette dynamique. Je compte sur vous comme sur toutes les instances de pilotage issues de la réforme et qui portent aussi le dialogue social.

Je vous remercie.