Intervention de François REBSAMEN - Remise du rapport « Les Métiers en 2022 »

Seul le prononcé fait foi

Madame la directrice de la DARES, Chère Françoise BOUYGARD,
Monsieur le commissaire général de « France Stratégie », cher Jean PISANY-FERRY,
Monsieur le président du groupe « Prospectives des métiers et des qualifications », cher Jean-François COLLIN,
Mesdames et messieurs,

Je vous remercie pour la présentation de ce rapport, et je vous remercie ainsi que vos équipes, pour la qualité et l’utilité de ce travail.

Associés dans cette démarche avec de nombreuses contributions en provenance des territoires, des acteurs publics et des acteurs économiques, vous apportez ici un éclairage nécessaire pour mieux débattre et mieux décider.

Pourquoi cet exercice est-il utile ?
Parce qu’il permet d’éclairer les transformations des métiers à venir et d’accompagner les pouvoirs publics, les partenaires sociaux, et les acteurs économiques dans leur prise de décision.

Après le temps de l’étude, de la recherche, vient notamment le temps de la pédagogie et de l’appropriation.

La diffusion de l’information dans les entreprises, dans les territoires, parmi les décideurs publics permettra de rendre plus fluide le marché du travail et de sécuriser les parcours professionnels des salariés.

Après la lecture du rapport, je peux d’ores et déjà identifier des illustrations concrètes de vos analyses.

1. Premièrement, les entreprises et les branches professionnelles trouveront dans ce rapport les informations nécessaires pour discuter et ajuster leurs démarches de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

Le rapport analyse le phénomène des départs en fin de carrière qui posent la question de leur remplacement. Pour certains métiers, la création d’emplois se conjuguera avec des départs de fins de carrière nombreux et des postes à pourvoir. Au contraire, d’autres métiers connaîtront des mutations qui engendreront des pertes d’emplois.

Tout l’enjeu pour les acteurs économiques est donc d’adapter leur gestion prévisionnelle des emplois et des compétences aux besoins économiques de demain, en prenant appui bien sûr sur le dialogue social. Les entreprises trouveront dans des salariés mieux formés, une réponse à leur besoins de compétences et un levier efficace pour leur activité économique.

2. Deuxième illustration, les résultats exposés peuvent contribuer à mieux cibler l’action territoriale en matière d’emploi et de formation professionnelle.

Les projections par métier et qualifications présentées dans le rapport permettent d’identifier des différences notables entre territoires. Les perspectives d’emploi seront ainsi sans doute plus favorables sur l’ouest et le sud de la France, moins favorable pour le nord et l’est. Plus favorable également pour les zones bénéficiant d’une forte attractivité résidentielle et les grandes aires urbaines. Mais au-delà ce sont également les métiers et leurs dynamiques qui sont croisée avec les dynamiques territoriales.

Cet éclairage pourrait être par exemple utile aux partenaires sociaux au moment de constituer des listes de formation prioritaires et éligibles. Il peut être également utile pour la mise en place de démarche de GPEC territoriales plus ciblées, et donc plus efficaces.

3. Ma dernière illustration de l’utilité de ce travail (il y en a bien d’autres bien sûr), ira pour le développement de l’apprentissage et la diffusion de la culture de l’alternance.

Si nous voulons atteindre l’objectif de 500 000 apprentis en 2017 fixé par le Président de la République, il faut maintenir une forte croissance du recours à l’apprentissage. Cela est possible si nous nous mobilisons notamment pour que les métiers les moins concernés aujourd’hui le soient plus.

Le rapport dresse une liste précise à ce sujet. Il relève par exemple que l’apprentissage pourrait se développer pour devenir ouvriers des industries de process, employés de la banque, techniciens et cadres de l’informatique et des télécoms ou encore accéder à certains métiers du BTP…

Demain, mercredi 29 avril, je lancerai aux côtés de Gérard MESTRALLET la création de la fondation pour l’apprentissage. La fondation pourrait justement reprendre cette liste de métiers identifiés dans lesquels l’alternance pourrait être développée et mettre en place des actions pratiques rapidement.

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Mesdames et messieurs,

Vous l’aurez compris, l’identification des métiers de demain est un enjeu crucial. C’est pour cela que je souhaite que ce rapport soit diffusé, présenté de façon pédagogique et accessibles au plus grand nombre. Je souhaite également qu’il serve à débattre, à décider, et à agir de façon plus efficace.

Au cœur des entreprises, au cœur des territoires, au cœur de la définition des politiques d’emplois, chacun doit y trouver les enseignements pour cibler au mieux les métiers où des besoins se feront sentir dans les prochaines années.

Ce rapport ne prédit pas l’avenir mais indique des chemins. Il revient maintenant aux partenaires sociaux, aux acteurs publics, économique et à la société civile d’y trouver la meilleure voie pour atteindre notre objectif : gagner la bataille pour l’emploi.

Je vous remercie.