Installation du Conseil National de l’Emploi, de la Formation et de l’Orientation Professionnelles

Discours de François REBSAMEN

Monsieur le Président du CNEFOP, cher Jean-Marie Marx,
Madame la Vice Présidente, Monsieur le représentant des partenaires sociaux,
Mesdames, messieurs

Je me réjouis d’installer officiellement aujourd’hui le Conseil National de l’Emploi, de la Formation et de l’Orientation Professionnelles.
Ce n’est pas un conseil de plus, c’est en réalité un conseil de moins puisqu’il résulte de la fusion entre le Conseil National de l’Emploi et le Conseil National pour la formation professionnelle tout au long de la vie.
A quoi correspond cette instance nouvelle ?
Production de la loi du 5 mars 2014, elle en résume tout l’esprit, qui met avant trois grands principes :
Premier principe l’emploi, la formation et l’orientation professionnelles doivent agir ensemble, et être pensées conjointement. La France se caractérise par la coexistence d’un chômage de masse et de difficultés de recrutement. L’évidence me semble être que nous ne savons pas encore assez bien, dans notre pays, aider les employeurs à identifier leurs besoins et organiser leur recrutement, et aider les demandeurs d’emploi et les salariés à définir des projets professionnels réalistes et conformes à leurs aspirations, et mettre à leur disposition l’offre de formation qui leur permet de les mettre en œuvre. Nous sommes encore à penser de manière trop cloisonnée l’intermédiation, l’orientation, la formation, et la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

Deuxième principe, il faut faire collaborer ceux qui conduisent les politiques publiques de l’emploi, de la formation et de l’orientation. A ce titre, la loi du 5 mars 2014 clarifie les domaines de compétences des uns et des autres. L’Etat est responsable de la politique de l’emploi. L’Education nationale est en charge de la formation initiale et de l’orientation scolaire. La Région est le chef de file de l’ensemble de la formation et de l’orientation professionnelle dans les territoires. Les partenaires sociaux ont une responsabilité en matière de formation des actifs. Les choses sont désormais claires et il est de la responsabilité de chacun d’investir pleinement son champ respectif de compétences en matière d’emploi, de formation et d’orientation. .

Enfin, elle met en place une gouvernance rénovée, qui permet et facilite tout cela. Et le CNEFOP, d’une certaine manière, constitue la clé de voute de cette gouvernance. D’abord parce qu’il réunit l’ensemble des partenaires. Ensuite parce qu’il permet une réflexion commune et de se donner des principes de coordination.
Nous installons le CNEFOP aujourd’hui et je souhaite que cette instance, avec son bureau et ses commissions, soit sur le concret. Et il faut que nous nous mettions dés à présent au travail car les sujets ne manquent pas, chacun le sait. A cet égard, j’insisterai sur deux chantiers, les plus immédiats :

1/ Nous devrons accompagner ici la mise en place de la réforme de la formation professionnelle

Les réalisations la loi du 5 mars 2014 commencent ainsi à prendre corps. Le site du compte personnel de formation sera opérationnel le 5 janvier prochain, le portail l’est déjà depuis lundi dernier, les CREFOP sont maintenant en place, de même que le COPANEF et les COPAREF. Le nouveau paysage institutionnel est maintenant dessiné et il faut s’atteler désormais à rendre concrète pour les salariés, les chefs d’entreprises, les demandeurs d’emploi cette réforme, qui je le dis sans hésiter, est une réforme de société, et la plus importante du domaine depuis 1971.

Désormais, la politique de formation professionnelle repose sur trois piliers :
  Des droits pour tous les actifs, pour chacun puisse devenir maitre de sa destinée professionnelle.
  Une formation vue comme un investissement pour les entreprises, et plus comme une obligation quasi fiscale.
  Une liaison très étroite entre emploi et formation et orientation, avec la mise en place du conseil en évolution professionnelle et l’introduction de l’entretien professionnel obligatoire dans l’entreprise
  Un recentrage de la formation sur des objectifs de qualité, de pertinence et d’efficacité.

Ici, votre rôle ne se cantonnera pas à l’amont, il faudra le jouer en aval, dans le suivi de la mise en place concrète de la réforme.
Je pense notamment au déploiement du compte personnel de formation (CPF) – un droit attendu depuis longtemps, attaché à la personne, tout au long de sa vie et quel que soit son parcours (c’est dire la rupture introduite).

2/ Nous devrons suivre et accompagner la mobilisation sur l’apprentissage

J’attends de vous, de nous, d’abord d’être en capacité d’informer tous ceux qui sont concernés, dès 2015, sur l’utilisation des ressources de l’apprentissage qui sont en augmentation et dont le pilotage a été confié aux Régions. Il vous faudra aussi accompagner le programme de travail construit dans la suite de la journée de mobilisation du 19 septembre dernier et que nous mettons en œuvre avec tous les acteurs.

La tâche est donc passionnante et vous avez, autour de la table, les forces vives nécessaires pour la mener à bien, sous la coordination efficace et conviviale de Jean-Marie Marx.
Cher Jean-Marie Marx, je vous souhaite bon courage, à vous et à toute l’équipe permanente conduite par Catherine Beauvois, pour relever les défis que j’ai rappelés ici, et les nombreux autres qui leur succéderont car je puis vous assurer que nous avons encore, au gouvernement, en région, chez les partenaires, beaucoup d’idées qui ne demandent qu’à être mises sur la table commune du CNEFOP.