Discours de François REBSAMEN
Monsieur le Président de la Société nationale des Meilleurs Ouvriers de France, cher Gérard RAPP,
Mesdames et messieurs,
Nous connaissons tous la renommée des Meilleurs Ouvrier de France. Ils sont reconnus pour un savoir-faire, un talent, un geste… mais surtout pour un parcours. Or les artisans et les ouvriers ont d’abord pour la plupart, été des apprentis.
La Société nationale des Meilleurs Ouvriers de France se définit elle-même comme un détecteur de talents pour les métiers manuels. Son initiative consiste à reconnaître très tôt les compétences des apprentis. Je la qualifierais de naturelle.
Naturelle car c’est dès les premiers temps de formation qu’il est possible de faire éclore un talent. Je ne crois pas que la passion seule suffise à faire de grands professionnels. Le talent se travaille. Il demande de la persévérance, de la rigueur, de l’acharnement même, pour construire et avancer. Il demande de l’accompagnement, des rencontres humaines pour façonner au jour le jour le geste qui fera d’une personne un bon artisan.
L’apprentissage est donc un commencement. Tous les jeunes qui ont participé au concours d’un des meilleurs apprentis de France ont fait le choix de s’engager sur le chemin de l’excellence et ils ont eu raison. Qu’ils soient encore en formation initiale dans un lycée professionnelle par exemple, en formation professionnelle dans un CFA : l’apprentissage se fonde sur un aller-retour constant entre les temps en école, de formation académique et les temps en entreprise, de formation technique. Voilà précisément ce qui fait sa force.
Or, à quoi aspire la jeunesse de notre pays ? A être autonome et à pouvoir choisir un métier qui corresponde à ses choix d’orientation, de vie professionnelle. Je vous le dis, c’est ce que permet l’apprentissage. Tous les apprentis développent de solides compétences qui leur seront utiles pour s’insérer sur le marché du travail.
Les apprentis sont sûrs de s’être engagés dans une voie d’avenir, et ils en sont fiers. L’apprentissage est de plus en plus reconnu dans notre pays et de plus en plus de jeunes font le choix d’une formation en alternance. Mais surtout, dans un climat économique parfois compliqué, l’apprentissage est un accès sûr à l’emploi. Dans 7 cas sur 10, un apprenti trouve un emploi dès la fin de son cursus. Voilà qui peut vous conforter dans votre choix.
Je sais que les Meilleurs Ouvriers de France ont le goût du challenge et le goût de la transmission. Dans le cadre de ce concours, les apprentis ont présenté leurs œuvres devant un jury à l’œil aiguisé. Ces œuvres que nous-mêmes, simples spectateurs, pouvons observer et admirer. Je tiens à féliciter les participants : vous avez tous été sélectionnés parmi de nombreux candidats. Et ce sont aujourd’hui plus de 500 œuvres, de 80 métiers, qui sont présentés au palais des expositions et des Congrès de Dijon.
En parcourant les allées, j’ai pu moi-même constater la précision, l’excellence et l’innovation qui caractérisent vos travaux. Vous pouvez être fiers du travail accompli et de votre engagement. Ce n’est pas sans raison que la Région Bourgogne a lancé un site internet « fier d’être apprenti » pour promouvoir cette excellence.
Mais ce concours n’est pas qu’une simple reconnaissance et une valorisation des talents. Il est bien plus que cela.
Pendant plusieurs jours, des jeunes, des familles, des chefs d’entreprises, viennent découvrir les métiers et les parcours qui se cachent derrière les présentations. Dijon est aujourd’hui une formidable vitrine pour l’apprentissage. Elle incitera d’autres jeunes à se lancer dans cette aventure professionnelle. Elle incitera aussi les entreprises à s’engager fortement pour l’apprentissage. C’est-à-dire, à accompagner ces jeunes, à les former pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes et qu’ils soient un atout pour les entreprises. D’ailleurs, les prix qui seront remis aux apprentis couronnent le succès d’un jeune qui a su démontrer ses capacités, mais aussi, je le crois profondément, des personnes qui l’ont accompagné : ses professeurs et ses maîtres d’apprentissage.
Je souhaiterais donc porter un message aux artisans, aux chefs d’entreprise, et je sais qu’il y en a dans cette salle : profitez du cadre très incitateur qu’a mis en place l’Etat pour faire, vous aussi, le pari de l’apprentissage. L’Etat est au rendez-vous : depuis 2012, l’action conduite par mon ministère, dans le cadre du plan de relance de l’apprentissage notamment, a été de créer le cadre qui permet d’offrir des formations de qualité aux jeunes. Dernièrement, avec l’aide « TPE jeune apprenti », toute entreprise de moins de 11 salariés employant un apprenti percevra une aide pour compenser les cotisations sociales et la rémunération de l’apprenti.
Les employeurs doivent maintenant être aussi au rendez vous
Mesdames et messieurs,
Avant que les résultats « Vente action marchande » du concours ne soient proclamés, je souhaite partager un dernier message.
Aux apprentis qui se trouvent devant moi, vous incarnez l’excellence. Je compte sur vous tous pour être les ambassadeurs des valeurs que vous défendez et des choix professionnels réussis que vous avez faits.
A la Société nationale des Meilleurs Ouvriers de France et son Président, ainsi qu’à tous vos partenaires, la reconnaissance que vous accordez est immense. Dans le cadre de vos actions, nous nous retrouvons d’ailleurs chaque année au Sénat pour les rencontres sénatoriales de l’apprentissage. Je souhaite que vos événements pour la valorisation de la voie professionnelle soient toujours plus nombreux : ils bénéficient au pays tout entier.
Aux artisans et aux chefs d’entreprises, enfin, je compte sur votre mobilisation pour embaucher des apprentis. Parce qu’investir dans l’avenir de la jeunesse de France, c’est investir dans votre entreprise.
Je vous remercie.
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