Discours de Myriam El Khomri - Remise des prix FairEvoluer 2016 - Mardi 14 novembre 2016

Semaine européenne de l’emploi des personnes handicapées
Seul le prononcé fait foi

Madame la ministre en charge des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, chère Ségolène Neuville,
Madame la ministre et marraine de cette 20ème édition de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, chère Marie-Anne Montchamp,
Monsieur le président de l’ADAPT,
Chers membres du Jury, chers candidats, chers participants,
Bonjour à tous,

Je veux d’abord vous dire que je suis très heureuse de participer à cette remise de prix FairEvoluer 2016. Je ne sais pas encore quels seront les lauréats retenus par le jury, mais je tiens à saluer cette initiative innovante, qui met la technique du hackathon au service de la question du handicap.

Je crois qu’il est inutile d’insister d’ici, chacun en est convaincu : le numérique transforme l’ensemble des activités humaines. Notre rôle - pouvoirs publics, associations, acteurs privés, particuliers - c’est de faire en sorte que cette transformation soit une opportunité pour tous, en particulier pour ceux qui en ont le plus besoin, comme les travailleurs handicapés.

A titre d’illustration, le ministère du Travail met le numérique au service de l’emploi inclusif, notamment avec le Plan « Numérique, emploi, travail ». Très concrètement, nous soutenons et travaillons avec des start-ups, dont les innovations seront intégrées à l’Emploi Store de Pôle Emploi.

La semaine dernière, je participais par exemple au lancement de la start-up CLICNJOB, qui développe une application dédiée à l’insertion professionnelle des jeunes en difficultés. Le but de CLICNJOB, c’est de dédramatiser la recherche d’emploi grâce à une interface pédagogique et ergonomique, et d’apporter à chacun, quel que soit son niveau de départ, des outils pour créer son CV, savoir utiliser les réseaux sociaux professionnels ou encore préparer son entretien d’embauche.

Je crois pouvoir dire que les projets en compétition aujourd’hui reposent sur la même méthode ouverte et collaborative. Bravo donc aux organisateurs et aux participants : agir concrètement, soutenir des projets innovants, utiliser le numérique, c’est à mes yeux une très bonne manière d’avancer en matière d’emploi des travailleurs handicapés.

Bien sûr, il y a de nombreuses autres façons d’agir pour améliorer la situation des travailleurs handicapés. Et vous le savez, en la matière, beaucoup reste à faire. J’ai parfaitement conscience des pesanteurs et des discriminations qui ralentissent l’intégration professionnelle des travailleurs handicapés. Et je mesure combien cela peut paraître parfois décourageant. Pourtant, je pense qu’il est faux de considérer que rien ne bouge, que rien ne change. Il y a de nombreuses mobilisations au sein de la société civile, comme l’organisation de ce prix, et il y a des avancées portées par les pouvoirs publics et les acteurs du handicap.

Je ne veux pas dresser ici un catalogue exhaustif de l’action du gouvernement, ni nous auto-congratuler. Je ne veux pas non plus faire de grandes déclarations comme certains candidats à une prochaine élection. Je souhaite simplement rappeler deux avancées concrètes et utiles, qui seront d’autant plus efficaces qu’elles seront connues du plus grand nombre.

Je veux parler du renforcement de l’accès à la formation professionnelle pour les travailleurs handicapés et de la reconnaissance de l’emploi accompagné.

Dans le domaine de la formation professionnelle, la loi travail créé à partir du 1er janvier, le compte personnel d’activité, qui intègre le compte personnel de formation et qui permettra aux salariés qui n’ont pas obtenu un premier niveau de certification de type CAP, d’obtenir chaque année 48 heures de formations, au lieu de 24. Le plafond du nombre d’heures cumulables est porté à 400 heures contre 150 heures pour les autres salariés. Ces dispositions devraient être particulièrement favorables aux travailleurs handicapés, puisque plus du quart des demandeurs d’emploi bénéficiaires de l’obligation d’emploi, ont un niveau de formation inférieur au CAP.

Dans le même temps, le plan 500000 formations engagé en janvier 2016 a directement bénéficié aux travailleurs handicapés. A la fin du mois d’août, plus de 39000 bénéficiaires de l’obligation d’emploi étaient déjà entrés en formation grâce à ce plan. Pour maintenir cette dynamique, nous avons besoin de la mobilisation de tous les acteurs du handicap : il reste des milliers de places disponibles, il faut le faire savoir.

L’autre avancée de ces dernières années dans le monde du travail, c’est la reconnaissance de l’emploi accompagné par la loi travail. L’emploi accompagné, c’est un dispositif innovant, qui implique qu’un conseiller dédié aide travailleurs handicapés, salariés et employeurs, aussi longtemps que nécessaire, pour faciliter l’accès et le maintien dans l’emploi en milieu de travail ordinaire.

C’était une attente forte des acteurs du handicap, à juste titre : c’est par un accompagnement pérenne et de qualité que nous faciliterons l’intégration des personnes en situation de handicap dans l’entreprise. L’emploi accompagné est aussi fait pour elles, pour leur permettre d’exercer pleinement leurs responsabilités, et ne réussira que si elles s’emparent de ce nouvel outil.

Ces deux avancées concrètes, s’ajoutent à bien d’autres mesures, telles que l’augmentation de près de 40% en 4 ans des crédits consacrés par le ministère du travail à l’ensemble des dispositifs en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap, mais je vous ai promis de ne pas faire de catalogue !

Bien entendu, ces politiques ne réussiront qu’à condition que les acteurs s’en saisissent pleinement. C’est aussi l’objectif de cette semaine européenne pour l’emploi des handicapés : maintenir une mobilisation forte, la même que nous pouvons constater aujourd’hui à l’occasion de cette journée de lancement innovante et collaborative.

Une nouvelle fois, bravo pour l’organisation de ce Hackathon et bravo aux participants et aux très prochains lauréats !

Je vous remercie.