Madame la Ministre, Chère Genevieve (Fioraso),
Monsieur le Ministre, Cher André (Vallini),
Monsieur le Président du Conseil régional, Cher Jean Jacques (Queyranne),
Monsieur le Député, Président du conseil départemental, Cher Jean Pierre Barbier,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les chefs d’entreprises,
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations syndicales,
Mesdames et Messieurs les salariés,
Mesdames et Messieurs,
Je suis vraiment très heureuse d’être parmi vous aujourd’hui et de pouvoir fêter avec vous le centenaire de la plateforme chimique de Roussillon. Voilà bientôt un peu plus de deux semaines que le Président de la République et le Premier ministre m’ont confié la responsabilité du ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social.
Dès le premier jour et dans la continuité de mon action au sein de la politique de la ville – où j’ai fait du développement économique et de l’emploi ma priorité – j’ai souhaité rendre visite aux acteurs de terrains. C’est de cette manière que j’appréhende la mission qui est la mienne, au plus près du terrain, au plus près des réalités, au plus près des entreprises et des salariés.
Aujourd’hui, à vos côtés, c’est l’histoire sociale, culturelle, industrielle et économique de votre région que nous célébrons – et qui participe de sa notoriété à l’échelle internationale. Cent ans. Un siècle. Au regard de l’histoire industrielle de notre pays, on pourrait être tenté de dire que c’est considérable.
Et pourtant, malgré la crise industrielle qu’a traversée notre pays au cours du 20ème siècle, le secteur de la chimie a su rester indispensable à notre économie et à l’attractivité de la France – en se plaçant au premier rang des produits exportés dans le monde. Je suis donc très heureuse d’être présente parmi vous aujourd’hui. La France peut être fière de son industrie et vous en êtes des acteurs incontournables.
La plateforme chimique de Roussillon, c’est l’histoire, le modèle d’une reconversion réussie, qui a su adapter son économie, qui a su innover, qui a su anticiper. C’est un secteur de pointe, un secteur exemplaire, un secteur moderne. Et surtout, c’est un secteur dynamique qui génère de l’activité et donc de l’emploi.
La plateforme repose sur la reconversion réussie d’une usine historique en plate-forme multi-industriel : elle représente 16 entreprises, 1 500 salariés et plus de 5 000 emplois directs et indirects.
Vous avez démontré que la réussite industrielle était toujours possible aujourd’hui et qu’elle était compatible avec le développement économique.
Votre modèle est d’autant plus exemplaire qu’il pense déjà à l’étape d’après. J’ai visité ce matin le Lycée Verguin, implanté sur votre site et membre à part entière de votre développement.
Comme vous, je crois que notre économie repose sur les nouvelles générations et qu’il faut savoir anticiper. Nous devons mieux former les jeunes, nous devons aussi mieux les accompagner. Et surtout, nous devons leur faire confiance. Nous avons un héritage commun, un savoir-faire à transmettre.
On ne peut pas avoir d’un côté 150 000 jeunes qui sortent du système scolaire sans qualification et d’un autre des secteurs qui peinent à recruter. Ayons confiance en eux, donnons-leur une chance, formons-les. Ils sont la richesse de notre pays. Et je salue l’engagement de votre branche professionnelle pour le recrutement de 5 000 alternants qui s’inscrit dans le cadre du Pacte de responsabilité et de solidarité.
Il est important d’accompagner les transitions professionnelles vers les métiers porteurs et favoriser l’insertion des jeunes dans votre secteur. Le lycée Verguin propose des formations comme le Bac Professionnel « Industries des procédés », c’est-à-dire, qu’il forme les jeunes qui seront demain vos salariés. Tout le monde y gagne. C’est positif.
Et je veux d’ailleurs saluer l’engagement des élu-es locaux pour leur mobilisation en faveur de la formation professionnelle, et notamment le Conseil régional de Rhône-Alpes : merci, cher Jean-Jacques Queyranne.
Et puis, au-delà des enjeux générationnels que vous avez su prendre en compte, votre reconversion passe aussi par la prise en compte des enjeux environnementaux. C’est là en effet un deuxième motif d’exemplarité.
A travers notamment son groupement d’intérêt économique Osiris, des équipes sont dédiées aux problématiques environnementales. Le site dispose d’une déchèterie. Une centrale neutralise plusieurs dizaines de milliers de tonnes de CO2 par an, et les émissions de gaz à effet de serre de la plateforme ont diminué d’un tiers en quelques années.
Et puis dans une toute autre dimension je visitais aussi en début d’après-midi, à Pont Evêques, une société coopérative de petite taille : Tri Rhône-Alpes qui collecte et transforme du matériel informatique usagé pour le revendre.
Ces deux exemples, Tri Rhône-Alpes comme votre plateforme, montrent bien qu’il n’y a pas de modèle économique type pour porter haut cette ambition en faveur des enjeux environnementaux ; les deux exemples montrent également que peu importe l’échelle, la prise en compte de ces enjeux est une opportunité pour les territoires, pour l’économie et pour l’emploi.
Vous le savez, en décembre, Paris accueillera la conférence des Nations Unies sur le changement climatique. Le Président de la République en a fait une de ses priorités.
Le secteur industriel est directement concerné, pour montrer qu’il est possible de créer de l’activité, de l’emploi, tout en réduisant son empreinte énergétique.
Voilà pourquoi j’ai souhaité que ce sujet soient inscrit au programme de la conférence sociale du 19 octobre prochain.
Et voilà aussi pourquoi je souhaite que ces problématiques soient évoqués en lien avec les partenaires sociaux, au niveau interprofessionnel, comme dans l’entreprise ou sur un site comme le vôtre.
Sur l’ensemble de ces sujets, comme pour toutes les autres opportunités de développement économique et de développement de l’emploi, l’Etat et le ministère dont j’ai la responsabilité, sommes là pour vous apporter l’appui et les outils nécessaires.
Mon objectif, à travers notamment les agents de la Direccte que vous connaissez, c’est de mieux vous accompagner – tout en développant l’emploi dans les territoires, en mobilisant l’ensemble des acteurs du service public de l’emploi et de la formation.
Ma présence à vos côtés s’inscrit dans ce cadre. Vous pouvez compter sur ma totale détermination : pour l’emploi naturellement mais aussi pour mieux accompagner les entreprises. C’est en étant auprès de vous tous, en n’ignorant rien des blocages et des difficultés que vous pouvez rencontrer chaque jour, que l’on perçoit la réalité locale. Et c’est bien sur le terrain que germent les initiatives qui feront les politiques de demain.
Vous l’aurez compris, les politiques que nous menons aujourd’hui ne peuvent pas se passer de votre expertise, de votre analyse. Parce que nous sommes dans une période déterminante et que nous n’avons pas le droit de décevoir. Nous le devons aux nouvelles générations.
Notre pays a les ressources suffisantes pour réussir. Notre pays à de nombreux atouts. Il faut savoir le dire. Vous en êtes la parfaite illustration. Et vous permettez ainsi, tourné vers l’avenir, à améliorer l’image et l’attractivité de ce secteur ô combien stratégique pour notre pays.
Je vous remercie une nouvelle fois pour votre accueil et je vous souhaite un très bel anniversaire.