Discours de Myriam El Khomri lors de la cérémonie de clôture des « 50 ans de l’APEC » - 1er décembre 2016

Seul le prononcé fait foi


Monsieur le député Cherpion
Monsieur le Vice-Président du CESE, M. Lenancker (Président CGSCOP)
Mesdames et messieurs les membres du CESE
Mesdames et Messieurs les présidents et secrétaires généraux (des organisations de salariés et d’employeurs),
Madame la présidente, Monsieur le Vice-Président de l’APEC,
Mesdames et messieurs les administrateurs de l’APEC,
Monsieur le directeur général, cher Jean-Marie Marx

Lorsqu’on est ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, on a forcément beaucoup de plaisir à participer aux 50 ans de l’APEC. Tout simplement parce que dans chaque domaine de ce portefeuille, l’APEC est une réussite.

Prenons le travail et l’emploi. Après un demi-siècle d’existence, l’APEC a su s’imposer comme un acteur de référence pour les cadres et les jeunes diplômés du supérieur, salariés ou en recherche d’emploi. Grâce au travail de ses 900 collaborateurs, l’APEC c’est 40 000 offres d’emplois présentes par jour, 2,1 millions de visiteurs uniques par mois sur son site, pour près de 30 000 entreprises clientes et 115 000 bénéficiaires.

Ce leadership tient beaucoup à votre capacité d’innovation jamais démentie, à votre volonté de toujours être en phase avec les évolutions du monde du travail, à votre rigueur dans la gestion de votre association.

Dès 1981, vous proposez le bilan de compétences, dès 1998 vous ouvrez un site internet et aujourd’hui, vous prenez pleinement le virage numérique en engageant un plan digital en février 2016 et en misant sur le big data, comme le fait d’ailleurs Pôle Emploi.

Cette ambition, ces évolutions permanentes, c’est ce qui vous permet d’apporter le meilleur service possible aux cadres et aux jeunes diplômés du supérieur.

Dans le domaine de la formation, l’APEC apporte aussi sa pierre à l’édifice.

Elle le fait notamment, en étant un des fers de lance de la mise en place du Conseil en évolution professionnelle qui intègre la formation continue comme vecteur décisif de la sécurisation des parcours des actifs.

Je veux le souligner ici : la formation continue est une des réponses les plus pertinentes aux défis que rencontre le monde du travail. La montée en compétences est un moyen efficace d’accès à l’emploi, de mobilité sociale et de renforcement de compétitivité de notre économie. C’est pour cela que nous avons engagé un plan massif de 500 000 formations supplémentaires pour les demandeurs d’emplois depuis le mois de janvier. Cette dynamique il faut la maintenir, car ce mouvement général bénéficiera aussi aux cadres et notamment aux cadres seniors qui éprouvent des difficultés pour accéder à la formation.

Et il faut la maintenir, notamment, en réussissant le déploiement du Compte personnel d’activité à partir de janvier 2017. Ce que nous essayons de construire ensemble avec cette avancée sociale, c’est bien les contours d’une véritable sécurité sociale professionnelle pour tous les actifs.

De nouvelles formes de travail apparaissent sans cesse, les parcours sont de plus en plus discontinus et chacun souhaite être acteur de sa vie professionnelle : il fallait donc changer de braquet, changer de modèle. En attachant les droits aux personnes et non plus uniquement à leur statut dans l’emploi, et en créant un droit universel à la formation, le CPA engage ce changement de modèle, et je sais que je peux compter sur vous pour l’accompagner dans sa mise en place comme dans ses futurs déploiements.

Le dernier domaine dans lequel l’APEC se distingue, c’est celui du dialogue social. Permettez-moi de m’attarder sur ce point.

Vous avez pu l’entendre comme moi : depuis quelques mois certains croient faire preuve de courage politique en s’en prenant au paritarisme, et donc à l’idée selon laquelle les organisations représentatives peuvent participer, activement, utilement, à l’organisation de notre modèle social. A l’heure à laquelle ces attaques se multiplient, je crois que les 50 ans de l’APEC sont une très bonne occasion de rappeler ce que notre pays doit au paritarisme.
On dit souvent qu’il faudrait que nos institutions soient au service de leurs mandants, de leurs adhérents, de leurs publics, des citoyens. Or, qu’est-ce que l’APEC sinon un service rendu aux cadres, aux jeunes diplômés, aux entreprises, grâce aux partenaires sociaux ?

Nos concitoyens ne le savent peut-être pas assez : cette institution a été fondée en 1966 par convention interprofessionnelle des partenaires sociaux. Il y a 50 ans, ce sont bien des représentants des salariés et du patronat qui ont décidé de construire ensemble une structure pour accompagner et conseiller les cadres et les entreprises. Un second ANI conclu en 2011 à l’unanimité, et pour la première fois avec la CGPME et l’UPA, est venu renforcer son offre de service à destination des actifs, cadres salariés, demandeurs d’emploi et jeunes diplômés.

Et cela on voudrait l’oublier ? Et cela, on voudrait l’effacer pour sur-jouer la fermeté de l’Etat ?

Il faut bien entendu être lucides et voir ce qui ne fonctionne pas en matière de dialogue social. Je suis moi-même exigeante lorsque des blocages existent, car la crédibilité des partenaires sociaux en dépend. Mais il faut aussi savoir parler des succès du paritarisme : l’APEC, sa structure paritaire et son mode de financement assis sur des cotisations obligatoires, en est un. Indéniablement.

Surtout, il faut continuer de se battre pour que les différentes composantes de la société soient capables de s’entendre, de se comprendre et de faire émerger des solutions partagées au service de leurs mandants et des citoyens. Ce n’est pas forcément la solution la plus facile, mais c’est, j’en suis convaincue, la marque d’une démocratie sociale mature et vivante. C’est ce que, ce gouvernement, mon ministère, a voulu promouvoir depuis 2012.

Mon ministère a ainsi conclu avec l’APEC un premier mandat de service public, le 19 mars 2012, qui formalise nos liens et la mission de service public de l’association et qui trouve toute sa légitimité dans le succès des actions de celle-ci. Je me réjouis de signer aujourd’hui le 2e mandat de service public 2017-2021, approuvé à l’unanimité par le CA de l’APEC, qui permet de renforcer ce lien et développer des partenariats aptes à inscrire pleinement l’APEC dans le service public de l’emploi.

Mesdames et Messieurs,

Depuis 50 ans l’APEC accompagne les cadres pour réussir leur vie professionnelle, et les entreprises pour réussir le recrutement de salariés compétents pour répondre aux besoins de notre économie. Elle démontre sa capacité d’adaptation et d’anticipation des besoins et enjeux de son public.

Depuis 50 ans, elle ne cesse d’innover, de se professionnaliser et d’avancer. Plus que jamais, le monde du travail a besoin de l’APEC, a besoin de ses 900 collaborateurs et des organisations qui la soutiennent, pour 50 ans et plus encore.

Je vous remercie.