Discours de François Rebsamen - Présentation de la campagne apprentissage

Mesdames et messieurs,
Aujourd’hui, 426 000 jeunes sont en formation par l’apprentissage. Ce nombre est en recul de 8 % par rapport à l’année dernière.. Nous nous mobilisons pour redonner du dynamisme à l’apprentissage, même lorsque la conjoncture économique est difficile. La campagne qui vient de vous être présentée en est à la fois la preuve et le point de départ.
Et ce qui me frappe, c’est qu’il y a un décalage : un décalage entre la grande unanimité des chefs d’entreprises pour revendiquer l’apprentissage comme une voie d’excellence, et les résultats : le nombre de contrats signés ne correspond pas à l’engouement affiché.
Or vous connaissez la maxime, il n’y a pas d’amour sans preuves d’amour.

C’est pourquoi nous attendons des chefs d’entreprises qu’ils s’engagent fermement dans l’accueil d’apprentis. Le gouvernement leur offre une opportunité unique : préparer aujourd’hui la compétitivité de demain. Il est temps qu’ils la saisissent.

Je sais qu’en France, on aime beaucoup les comparaisons. On a beaucoup disserté ces derniers temps sur le modèle allemand, en arrivant toujours à la même conclusion : il a ses mérites et ses défauts… Mais un des mérites qu’on ne peut lui dénier, c’est d’avoir su développer l’apprentissage pour en faire le ressort de la compétitivité de ses entreprises et la clef de l’insertion des jeunes dans l’emploi.
C’est aussi notre objectif.

L’Etat va prendre sa part dans cet engagement en faisant un effort financier, concrétisé par un nouveau régime d’aide. Il s’appliquera à toutes les entreprises de moins de 250 salariés et à tout nouveau recrutement d’apprentis, que ce soit le premier ou les suivants. Cette prime sera fixée à 1000 euros et portée à 2000 euros pour les TPE en y incluant la prime déjà existante pour les moins de 11 salariés. Cette prime prendra effet à compter de cette rentrée, c’est-à-dire au 1er juillet.
Ce dispositif s’appliquera cette année sans condition, mais il ne sera prolongé à la rentrée de 2015 que pour les branches professionnelles qui auront signé un accord d’ici juin prochain.

Le gouvernement a fait de la jeunesse une de ses priorités et la lutte contre le chômage des jeunes un des axes de ses politiques de l’emploi, à travers les contrats aidés, la garantie jeunes mais également les emplois d’avenir.
Ces dispositifs sont efficaces : ils ont permis de faire reculer le chômage des jeunes qui est passé de 24,4 % en juin 2013 à 22,8 % en Juin 2014.

Mais l’apprentissage est un des chemins les plus surs pour trouver un emploi : près de 70% des apprentis trouvent un emploi durable à la fin de leur formation. Trois ans après leur sortie de formation, ils augmentent même leur taux d’emploi de dix points, par rapport à leurs homologues issus d’autres filières.

Voilà qui est très éloigné d’une certaine image de l’apprentissage, trop souvent considéré par les jeunes et les familles comme une voie de garage et un pis aller.

La première étape de la relance de l’apprentissage passe donc par la lutte contre les idées reçues. Il faut lever les obstacles psychologiques pour faire connaître la réalité de l’apprentissage.

Cette réalité est plurielle : on a souvent assimilé apprentissage et travail de la main : cette main qui, en imitant, mémorise et apprend.
L’apprentissage, c’est cela, mais pas seulement.

Nous souhaitons élargir ce mode de transmission du savoir à tous les métiers techniques, pas seulement manuels. Car ma conviction est que le savoir théorique se nourrit de l’expérience - que ce soit dans l’artisanat, l’industrie, les services ou même la fonction publique – et que cette expérience est un capital pour les entreprises et la jeunesse de notre pays ; un capital qui permet d’investir sur l’avenir.

Il est donc urgent de mieux informer, de mieux communiquer pour changer l’image de l’apprentissage.

Il faut que nos jeunes s’engagent dans cette voie, sans que pèse sur leurs épaules le poids de nos préjugés. C’est l’objectif de la campagne qui vient de vous être présentée.
En valorisant les réussites et la parole des employeurs, j’ai souhaité qu’un message clair soit adressé à l’ensemble des Français. Ce message, vous l’aurez compris, c’est celui de la qualification, du métier, du savoir-faire, de la transmission, et de la solidarité entre les générations.
C’est aussi celui de l’urgence de la relance.

Car relancer l’apprentissage, c’est relancer l’emploi. C’est rapprocher la jeunesse des entreprises et rendre plus perméable la frontière de la première embauche.
Relancer l’apprentissage, c’est aussi permettre la transmission des petites entreprises et le développement des plus grandes.
Bref, c’est revaloriser le travail comme valeur républicaine.

Il faut que nous nous mobilisions pour porter cette parole. Si vous êtes convaincus – mais comment pourriez-vous ne pas l’être ? – je vous engage, tous, à la relayer, pour faire vivre la cause de l’apprentissage, et par-delà, la cause de la jeunesse.

 

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 Communiqué de presse