Réaction au rapport de la Cour des Comptes : depuis 2012, une ambition sans précédent pour l’accès à l’emploi des jeunes en difficulté

Le rapport publié ce jour par la Cour des Comptes sur les dispositifs d’aides à l’emploi des jeunes, suggère les remarques suivantes :

Depuis 2012, la politique du gouvernement a consisté à cibler de façon croissante et volontariste, les jeunes les plus éloignés de l’emploi et à orienter les aides à l’emploi dans leur direction. Avec d’incontestables résultats à la clé.

Pour ce qui concerne les contrats aidés :

  • les emplois d’avenir ont bénéficié à 300 000 jeunes depuis 2012. Fin juin 2016, 79,6% des jeunes recrutés n’avaient pas le bac, et 34% des jeunes recrutés en 2016 résidaient dans les quartiers prioritaires de la ville et zones de revitalisation rurale. Une étude de la Dares « Les jeunes en emploi d’avenir : quel accès à la formation, pour quels bénéficiaires ? » réalisée auprès de 17 000 jeunes entrés en emploi d’avenir et publiée ce jour, montre que 3 jeunes sur 4 ont bénéficié d’une formation d’une durée moyenne de 26 jours au cours de la première année et que 1 jeune sur 2 a bénéficié d’une formation certifiante.
  • le contrat initiative emploi « Starter » a été créé en 2014 afin de faciliter le recrutement des jeunes résidant dans les quartiers de la politique de la ville. Plus de 34 000 jeunes en ont déjà bénéficié.

En réaction aux commentaires de la Cour des Comptes, Myriam El Khomri rappelle la logique même des contrats aidés en direction des jeunes : « Les emplois d’avenir permettent de mettre le pied à l’étrier à des jeunes qui ont souvent connu des échecs scolaires répétés. Les études le montrent : une première expérience professionnelle est déterminante pour des jeunes sans qualification. Elle leur offre des perspectives professionnelles très proches de celles dont bénéficient des jeunes diplômés de niveau CAP-BEP. Les contrats aidés, en particulier lorsqu’ils sont assortis de formations qualifiantes, sont donc une véritable opportunité professionnelle pour les jeunes qui ne sont pas prêts à reprendre des études. »

Dans le domaine de l’accompagnement renforcé par les missions locales :

  • la Garantie Jeunes cible les jeunes les plus éloignés de l’emploi et en situation de précarité - c’est-à-dire disposant de ressources inférieures à 535 euros par mois - qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en étude. Au 30 juin 2016, 80 % des jeunes entrés dans ce parcours avaient un niveau de qualification inférieur au niveau bac. Les premiers résultats publiés en juillet 2016 révèlent que le taux d’emploi des jeunes bénéficiaires passe de 30 à 40% et que cette hausse recouvre quasi exclusivement un accès à de l’emploi durable, c’est-à-dire des CDI ou CDD de plus de 6 mois, dans le secteur marchand.

Pour ce qui est de l’accompagnement renforcé par Pôle emploi :

  • l’Accompagnement Intensif vers l’emploi durable des Jeunes (AIJ) est destiné prioritairement aux jeunes durablement en recherche d’emploi et qui ne parviennent pas à s’insérer sur le marché du travail ou récemment inscrits et pour lesquels il est précocement détecté un risque de chômage de longue durée. Ce dispositif aura concerné 95 400 jeunes entre le 1er août 2014 et le 31 décembre 2016. D’ores et déjà, les résultats enregistrés de mi-2014 à mi-2015 sont positifs, avec une durée moyenne de parcours d’accompagnement de 5 mois et 46% de sorties positives en emploi.

En matière de formation :

  • l’EPIDE (Etablissement pour l’insertion dans l’emploi) concerne des jeunes volontaires dont 88% ont au mieux un CAP, et 33 % habitent dans des quartiers prioritaires au titre de la politique de la ville. Cette formation leur permet de découvrir une ou des activités en 8 mois, grâce à des stages, de s’améliorer en français et en mathématique, d’acquérir les bases de la bureautique, de passer leur permis de conduire ou de traiter leurs problèmes de santé ou de logement. 50 % des jeunes concernés ressortent avec un contrat de travail ou une entrée en formation qualifiante.
  • Quant au « Plan 500 000 formations supplémentaires », qui vise prioritairement les demandeurs d’emploi, un quart des bénéficiaires depuis janvier 2016 sont âgés de moins de 25 ans et peuvent ainsi acquérir un premier niveau de qualification.

Dans ces conditions, la coordination des dispositifs est certes indispensable, mais il est tout aussi nécessaire de disposer d’outils diversifiés pour répondre à l’hétérogénéité des profils des jeunes.

Myriam El Khomri souligne en effet qu’« il n’y a pas pour un jeune une seule trajectoire d’accès à l’emploi. Certains ont besoin de retourner en formation initiale, d’autres en formation professionnelle, certains ont besoin d’un accompagnement intensif, d’autres d’un certain degré d’autonomie. C’est pour répondre à la situation de chaque jeune que nous proposons des parcours adaptés ».

Dans cette optique, la loi du 8 août 2016 a créé le « parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie » qui permettra à partir du 1er janvier 2017 de simplifier le pilotage de ces actions tant pour les missions locales que pour les services de l’Etat et de renforcer la cohérence des dispositifs à destination des jeunes.

Enfin, il convient de souligner qu’avec 747 millions d’euros, soit 176 millions de plus que 2016, l’insertion des jeunes est bien une priorité du budget 2017 du ministère du travail.

Ce budget prévoit notamment la généralisation de la garantie-jeunes, qui permettra à 150 000 jeunes supplémentaires de bénéficier de ce parcours d’accompagnement en 2017, deux nouvelles structures de l’EPIDE seront financées et les moyens des missions locales seront renforcés avec un financement supplémentaire de 91 millions d’euros.

Lire également :

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