Myriam El Khomri, Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, et Christophe Sirugue, Secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie ont reçu les organisations syndicales du groupe Vivarte

Après quatre plans sociaux lancés en 2015, le groupe Vivarte vient d’annoncer un nouveau plan de restructuration, recouvrant notamment la cession de certaines de ses enseignes et le lancement de plans de sauvegarde de l’emploi dans deux de ses filiales, la Halle aux chaussures et Vivarte Services.

L’annonce de cette réorganisation, aux conséquences sociales lourdes pour des centaines de salariés et leurs familles, a été officialisée ce mardi 24 janvier lors d’un Comité central d’entreprise extraordinaire (CCE), à l’issue duquel Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, et Christophe Sirugue, secrétaire d’État chargé de l’Industrie, ont tenu à recevoir dans les plus brefs délais les représentants des organisations syndicales.

Cette rencontre s’est tenue au ministère du Travail, dès ce mercredi 25 janvier au matin, en présence des représentants CGT, FO, Sud, CFE-CGC et CFTC (un contact parallèle ayant pu être noué avec la CFDT, non intégrée à l’intersyndicale), et a permis aux représentants des salariés du groupe de présenter les grandes lignes du plan envisagé, de pointer certaines pratiques opaques de la direction du groupe et d’exprimer leurs inquiétudes quant à l’avenir de l’activité et des personnels. Ces derniers ont également fait valoir un projet de développement alternatif, élaboré par les représentants des salariés assistés d’experts.

Les deux ministres ont rappelé les contacts noués au cours des dernières semaines avec la direction et les organisations syndicales de l’entreprise et réaffirmé leur détermination à voir les restructurations engagées se faire avec le souci de définir une stratégie industrielle de long terme qui garantisse tout à la fois la pérennité des activités et des emplois sauvegardés et les conditions d’un dialogue social exigeant et respectueux des engagements pris vis-à-vis des salariés.

Myriam El Khomri a déclaré à cette occasion que « le ministère du Travail jouerait pleinement son rôle, dans le cadre de la procédure d’examen des PSE engagés, en ne laissant pas un tel groupe faire de son personnel la variable d’ajustement d’une logique exclusivement financière. L’ambition industrielle et sociale doit être placée au cœur de la stratégie définie par l’entreprise pour l’avenir, en limitant les conséquences négatives pour les territoires et les salariés concernés ».

Garant du respect du dialogue social et du développement économique de ses territoires, l’État condamnera toute démarche qui chercherait à bénéficier avant tout aux actionnaires et aux créanciers, au mépris des intérêts des autres parties, et suivra avec une extrême vigilance la qualité des mesures sociales constitutives des PSE engagés. Outre ses obligations sociales à l’égard des salariés de Vivarte, le groupe sera tenu de contribuer à la recréation d’activité et au développement de l’emploi dans le cadre d’une convention de revitalisation. Un PSE qui ne respecterait pas scrupuleusement les dispositions prévues par la loi, tant en termes de dialogue social que de proportionnalité des mesures d’accompagnement, ne serait en aucun cas homologué par les services de l’État.

Christophe Sirugue déclare à cette occasion que « le projet industriel qu’il y a autour de ces enseignes doit être crédible, et le moyen pour le permettre, c’est que le groupe Vivarte ne remonte pas dans son bilan toutes les sommes qu’il récupère de la vente de ces enseignes simplement pour atténuer la créance des actionnaires. Par ailleurs, les comptes du groupe doivent au minimum retracer les conditions d’utilisation du CICE et permettre la plus grande transparence sur ce sujet. » Il a également rappelé que le Comité interministériel de restructuration industrielle reste disponible pour contribuer à une solution d’ensemble dès lors que des moyens suffisants pour le développement de l’entreprise seraient dégagés.

L’État utilisera donc tous les leviers d’action à sa disposition pour contraindre l’entreprise à assumer pleinement ses responsabilités, dans le respect des règles et des partenaires sociaux. A cette fin, Myriam El Khomri et Christophe Sirugue inviteront la direction de l’entreprise à venir leur présenter dans les tous prochains jours les contours précis de leur plan.

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