L’insertion professionnelle et sociale des jeunes : un dispositif qui fonctionne

Vendredi 13 octobre, Muriel Pénicaud, ministre du Travail, met à l’honneur l’insertion en rencontrant à Marseille des jeunes éloignés de l’emploi et des professionnels des Établissement pour l’insertion dans l’emploi et des Écoles de la deuxième chance.

La situation des jeunes de 15 à 24 ans vis-à-vis de l’emploi dépend d’abord de leur qualification. En effet, le taux de chômage des peu diplômés est près de trois fois supérieur à celui des diplômés, tandis que les moins diplômés sont les premiers à subir les conséquences du marché du travail.

C’est pourquoi l’insertion professionnelle et sociale est un processus fondamental pour accéder durablement à l’emploi, afin que les jeunes sortis du système scolaire sans diplôme ni qualification développent leur talent et accèdent au monde du travail, ce qu’ont mis en place les Établissements pour l’insertion dans l’emploi et les Écoles de la deuxième chance.

Les 3 piliers des EPIDE : volontariat, contrat de huit mois minimum et internat de semaine
L’EPIDE permet aux jeunes décrocheurs âgés de 18 à 25 ans de s’inscrire dans une dynamique positive d’insertion et de les aider à construire leur place dans le monde du travail.
Depuis sa création en 2005, l’EPIDE apporte une réponse à des problématiques diverses, comme le décrochage scolaire et le chômage des jeunes. Celui-ci occupe une place particulière dans le paysage des dispositifs d’insertion des jeunes puisqu’il n’est ni un organisme de formation, ni une école. Il se distingue par l’originalité de son accompagnement global qui exige un fort engagement. Celui qui souhaite rejoindre un centre EPIDE devient un volontaire à l’insertion et va bénéficier des services d’une équipe pluridisciplinaire composée de différents professionnels.

Mise à niveau et alternance

Au sein de ces structures, le rôle émancipateur du travail et de l’école est revalorisé. L’Établissement pour l’insertion dans l’emploi et l’École de la deuxième chance offrent aux jeunes la possibilité d’oser et de réussir. Accompagnés par des professionnels, ils acquièrent des compétences qui leur permettent de choisir et de préparer leur avenir. Entre remise à niveau et alternance, ils retrouvent l’estime de soi et prennent en main leur destin.

Écoles de la deuxième chance (E2C) : l’individualisation des apprentissages et le contact étroit avec le monde de l’entreprise
En France, il existe plus de 110 Écoles de la deuxième chance réparties sur l’ensemble du territoire. À l’entrée, les écoles procèdent à des entretiens pour mesurer le niveau d’engagement et de motivation. Le stagiaire est pleinement impliqué dans la conception de sa formation et d’insertion professionnelle. À la fin de son parcours, il reçoit une Attestation de compétences acquises. Les jeunes doivent sortir des E2C avec un projet professionnel abouti, quitte à développer plusieurs projets à la fois pour s’assurer du succès d’au moins l’un d’entre eux.
A Marseille, l’E2C a ouvert ses portes en 1997. Elle a depuis accueilli plus de 7000 stagiaires et propose 120 métiers qui reflètent la diversité des projets. En 2014, elle a reçu le Prix Gravier décerné par l’Académie des sciences, des lettres et des arts de Marseille. Cette distinction constitue une reconnaissance forte de l’action des équipes de l’École et de sa capacité à être un modèle viable. L’année suivante, l’école a lancé « E2C Entreprendre », un dispositif visant à initier les stagiaires à la gestion d’entreprise et à rapprocher les publics faiblement qualifiés de la création d’entreprise.

A l’occasion de cette visite, la ministre du Travail témoigne de l’importance de l’acquisition de compétences. Ainsi, elle a demandé à Jean-Marc Borello, président du groupe SOS (économie sociale et solidaire), de conduire une mission visant à mobiliser les acteurs de l’insertion, au service de ceux qui sont les plus exclus de l’accès au marché du travail. Il faut en effet que chaque jeune sans qualification puisse se former. Quel que soit son parcours ou son origine sociale, chacun doit trouver sa place dans la société.