Faire progresser l’égalité professionnelle femmes-hommes

Faire progresser l’égalité professionnelle dans les entreprises est l’une des priorités du gouvernement depuis 2012. L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes reste un combat : des inégalités de salaires et d’accès à l’emploi entre femmes et hommes persistent.

Un certain nombre d’évolutions du cadre juridique et d’actions en faveur de l’égalité professionnelle sont mis en place pour lutter contre les stéréotypes professionnels et améliorer l’accès des femmes au marché du travail.

Aussi, à l’occasion de la journée des droits des femmes ce mardi 8 mars, Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social s’est dite déterminée pour lutter efficacement contre les discriminations dans l’entreprise tout en assurant l’égalité entre les femmes et les hommes.

« C’est une question de performance économique mais c’est aussi une exigence morale : les femmes ont toutes leur place dans l’entreprise », a déclaré la Ministre.

Les disparités se réduisent mais des inégalités persistent

Depuis 2003, l’écart entre le taux d’activité des femmes et celui des hommes a continué à se réduire sensiblement ; il est inférieur à 10 points en 2013 (étude de la Dares).

Cependant des inégalités persistent telles que :

  • le taux d’emploi des femmes (46,9%) est toujours inférieur à celui des hommes (55%)
  • à temps de travail équivalent, il demeure encore un écart de salaire de 19,2% entre femmes et hommes

  • le nombre d’enfants fait augmenter le temps partiel chez les femmes
  • la part de femmes dans la création d’entreprise (28% de femmes contre 72%) est encore trop faible
  • les femmes ont une chance moindre d’être cadres (14,6% des actives contre 20,2% des actifs)
  • des obstacles continuent d’empêcher les femmes d’accéder aux hautes responsabilités : il y a 0% de femmes PDG en France dans les sociétés cotées en Bourse

Myriam El Khomri a rappelé qu’il existe « une réalité du marché du travail dont on ne peut ignorer les mécanismes de domination et qui créent des inégalités fortes entre les hommes et les femmes ».

Lutter contre les stéréotypes

La ministre dénonce qu’au-delà des compétences, « on préjuge souvent de l’attitude des femmes et leur capacité d’adaptation à de nouvelles pratiques professionnelles, à l’apprentissage de langues étrangères ou parfois à la maîtrise des nouveaux outils numériques. »
Les stéréotypes qui entretiennent les appréhensions des recruteurs sont un des premiers freins à l’embauche.

Le deuxième frein, c’est l’autocensure des femmes qui ont intégré les préjugés.

« Je sais combien les femmes se projettent moins que les hommes à des postes de responsabilités. Il y a une forme d’autocensure qui empêche les femmes de prendre des responsabilités. Nous devons les y encourager. C’est aussi la responsabilité des entreprises de promouvoir et de valoriser le travail des femmes, à travers des formations adaptées – et notamment en matière de confiance en soi, mais aussi en aménageant les temps de travail », a rappelé Myriam El Khomri.

Une mobilisation collective de l’État et des entreprises

« La mobilisation doit être collective : d’abord de l’État mais aussi des entreprises pour déconstruire ces préjugés et ces appréhensions pour défendre l’égalité et l’accès à l’emploi pour toutes et tous », a déclaré la Ministre.

Le Gouvernement est pleinement mobilisé pour lutter efficacement contre les discriminations dans l’entreprise.
Le 19 mai 2015, 13 mesures ont été annoncées sur la base du rapport du groupe de dialogue inter-partenaires présidé par Jean-Christophe Sciberras. Elles poursuivent deux objectifs :

  • Le premier, c’est d’aider les employeurs à prendre conscience des discriminations, qui existent parfois sans qu’ils en soient conscients. L’enjeu est de conduire les entreprises à analyser leur processus de recrutement, et les discriminations qui peuvent en résultent, et d’agir par des plans d’action dédiés, élaborés avec les partenaires sociaux.
  • Le deuxième objectif est de donner les outils adaptés aux entreprises, notamment au niveau du recrutement, pour leur permettre de mettre en place ces plans d’actions.

Par ailleurs, une mission d’analyse de l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes est en cours. L’objectif est d’éclairer les origines et manifestations non expliquées de cet écart, et de faire des propositions pour faire reculer cette discrimination salariale à l’encontre des femmes.

Aussi, la loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi a fait progresser l’égalité entre les femmes et les hommes, notamment :

  • en imposant pour la première fois une obligation de représentation équilibrée sur les listes aux élections professionnelles
  • en élargissant la négociation sur l’égalité professionnelle, qui se déroule désormais dans le cadre d’une négociation sur « l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et la qualité de vie au travail »
  • en interdisant les agissements sexistes dans les entreprises (Art. L. 1142-2-1)